1821	Charles Pierre Baudelaire est né le 9 avril à Paris, 13, rue Hautefeuille, comme le fils de François Baudelaire (*1759 à Neuville-au-Pont) et Caroline Archimbaut-Dufays (*1793 à Londres). Le père de Baudelaire était précepteur dans la famille du duc, plus tard chef du bureau du Sénat impérial.
1827	Le père du poète meurt le 10 février à soixante-sept ans. En été de cette année le garçon de six ans Charles Baudelaire habite avec sa mère dans une petite maison à Neuilly à la banlieue de Paris. L’été d’enfant heureux dont il se souvenait pendant toute sa vie.
1828	le 8 novembre la mère de Baudelaire s’est remariée. Son deuxième époux était commandant de trente-neuf ans Jacques Aupick.
1832	En 1832, Charles Baudelaire devient éleve au College royal de Lyon. Il y est mis en pension.
1836	En 1836, il rentre au College Louis-le-Grand a Paris pour y apprendre le droit. Il a de tres brillants résultats scolaires et obtient le premier prix de dessin. Accessit de vers latins au concours général. C'est a ce moment qu'il a commencé a écrire ses premiers vers avec des camarades. Il commence a lire des auteurs comme Chateaubriand et Sainte-Beuve.
1838	Fin 1838, il a écrit un de ces premiers poemes qui a des accents lamartiniens suite au souvenir de son émerveillement devant le lac d'Escoubous, au-dessus de Bareges. Il a a ce moment-la une nouvelle raison de vivre.
1839	En 1839, il obtient son baccalauréat. A ce moment, son beau-pere voulait que Charles soit ambassadeur mais celui-ci ne voulait pas. Il voulait absolument etre poete. Plus tard dans l'année, il rentre dans une classe de philosophie dont il trouve les cours pas tres intéressants. Pendant les cours, il préfere lire les livres de Lamartine, Hugo, Musset qu'un externe lui apporte de l'extérieur de l'école. Le 18 avril de la meme année, Charles est renvoyé du Lycée.
1841	En 1841, son beau-pere s’inquiete de "la perte absolue" de Charles. Voulant "l'arracher du pavé glissant de Paris", il le fait embarquer le 9 juin 1841 a Bordeaux sur le Paquebot-des-Mers-du-Sud en partance pour Calcutta. Regrettant Paris, Charles écourte son séjour a l'île Bourbon (la Réunion). Il est de retour a Bordeaux le 15 février 1842. Ce voyage l’a néanmoins profondément touché et le theme de l’exotisme sera tres présent dans son ouvre. Il rapporta également les premiers poemes des Fleurs du mal, notamment le sonnet A une dame créole. Fin 1841, il rencontre Jeanne Duval.
1843	Travail littéraire errant et pas systématique; essai du drame en vers (avec Ernest Prarond œuvre Idéolus conçue mais inachevée). A côté de la collaboration anonyme sur l’almanach en vers préparé par des jeunes poètes et des premières études agressives et provocantes que les rédactions lui rendent, formant la base du recueil ultérieur Les Fleurs du mal. A la fin de cette époque, en septembre  1844, par le conseil de famille et à la base de la décision du Tribunal civil à Paris, Charles Baudelaire est mis en tutelle financière, représentée par Monsieur Ancelle, notaire de Neuilly.
1845	Baudelaire publie son début à la maison d’édition de Labitt à Paris, signé Ch. Baudelaire-Dufas. Il s’appelle Salon de 1845, une brochure de soixante-dix pages analysant l’exposition annuelle de 1845. Désaccords avec la famille; tentative de suicide avec une motivation pas tout à fait claire. Le poète publie se premiers travaux en prose (Comment on paie ses dettes quand on a du génie); l’année suivante il publie à la maison d’édition de Michel Lévy un autre Salon (1846), étude critique d’un niveau exceptionnellement haut. Cette année, les premières mentions sur la publication des vers; son titre annoncé est Les Lesbiennes. A partir de 1846 collaboration avec des revues (Corsaire Satan).
1847	En 1847 il publie La Fanfarlo, une nouvelle avec une série des traits autobiographiques dans le personnage de Samuel Cramer. Gustave Courbet peint le portrait de Baudelaire. Le tableau appelé l’Homme à la pipe, actuellement au musée de Montpellier, était la même année refusé par le jury de Salon. (Un autre portrait de la main de Courbet fait partie de son Atelier allégorique, œuvre capitale du peintre réaliste de 1855). Une lettre importante à l’actrice Marie Daubrun (au nom propre Marie Brunaud), à la femme aux yeux verts, à laquelle les poèmes les plus belles des Fleurs du mal sont dédicacés (L’Invitation au voyage, Chant d’Automne, Sonnet d’automne, Causerie).
1848	Charles Baudelaire devient membre de la Société républicaine centrale de Blanqui. Dans ce contexte il participe en février aux événements révolutionnaires et en mai il participe aux actions de l’insurrection des ouvriers. La même année il essaie de publier – avec des amis Champfleury et Toubin - le journal socialiste (Le Salut public) mais qui ne dure que deux numéros. A la même époque, deux essais vite échoués de trouver la sécurité matérielle comme le secrétaire de rédaction; la première fois – d’avril à juin – au journal conservateur La Tribune Nationale, après – pendant le mois d’octobre – au journal Le Représentant de l`Indre (à Châteauroux). C’est de là que le poète retourne à Paris après quelques jours déjà. Son beau-père, à l’époque déjà général Jacques Aupick, est nommé ministre plénipotentiaire à Constantinople. Encore l’année suivante (1849) quand l‘éditeur Michel Lévy annonce la publication de son livre des vers en cours de préparation, cette fois appelé Les Limbes, il a probablement essayé de s’ancrer de nouveau comme rédacteur; son voyage à Dijon a dû avoir cet objectif. Pendant son séjour à Dijon, des symptômes secondaires de l’infection luétique apparaissent. Au début de 1850, Charles Baudelaire est de nouveau à Paris.
1851	1851 il publie dans la revue Le Messager de l'Assemblée l’étude Du vin et du Haschich qu’on peut regarder comme un premier jet – indépendant et d’un seul tenant - au livre célèbre Les paradis artificiels qui a été publié en 1860 dans la maison d’édition Poulet-Malassis et de Broise. En juin de cette année, la mère de Baudelaire avec l’ambassadeur J. Aupick, déplacé dans la même fonction à Madrid, ne s’arrête que pour une courte durée à Paris. Le poète a reçu de l’Angleterre l’édition intégrale des œuvres d’Edgar Allan Poe - apparemment The Works of the late Edgar Allan Poe, publiée par J. R. Redfield, Clinton Hall, New York, 1850.
1852	Premières traductions d’Edgar Allan Poe transmises à l’éditeur Victor Lecou n’ont pas été publiées car le poète les a revendiquées pour les retravailler. Vers d’amour envoyés anonymement à Madame Aglaé Sabatier.
1853	Alors que Jacques Aupick retourne à Paris et est nommé sénateur, Charles Baudelaire vit la pire époque de la misère matérielle. Gravement malade, avec Jeanne Duval malade, il est presque sans moyens. Cette année il a publié l’essai la Morale du Joujou dans Le monde littéraire.
1854	Le poète fait connaissance de l’écrivain Barbey d'Aurevilly, auteur d’Une vieille maîtresse et des Diaboliques.
1855	Général Jacques Aupick achète pour lui-même et sa femme une villa pas très grande à Honfleur (département Calvados), au bord de mer pas loin de l’estuaire de la Seine. Des conflits avec Jeanne Duval traînés pendant de longues années passent par une autre rupture grave.
1856	Publication du premier volume des traductions de l’œuvre d’Edgar Allan Poe chez Michel Lévy: Histoires extraordinaires. Le 28 avril – mort de Jacques Aupick à Paris. Tôt après la mort de son deuxième époux, la mère du poète a déménagé définitivement dans sa maison à Honfleur où elle vivait assurée par la pension.
1857	A la base du contrat sur le livre des vers, signé le 30 décembre 1856 avec des éditeurs August Poulet-Malassis et de Broise, le poète a rendu à l’éditeur le manuscrit en mars 1857; le livre a été publié le 25 juin la même année, le 5 juillet Le Figaro publie l’attaque aux Fleurs du mal et déjà le 16 juillet le livre est confisqué par l’ordre du procureur général. L’accusation contre l’auteur et les deux éditeurs a été traitée le 20 septembre 1857; six poèmes confisqués (Lesbos – Femmes damnées – Le Léthé – A celle qui est trop gaie – Les bijoux – Les métamorphoses du vampire); l’auteur a été condamné à une amende au montant de trois cents francs, chacun des deux éditeurs au montant de cent francs. La même année, les premières six piétas des Petits poèmes en prose sont publiées dans Le Présent, Baudelaire imprime dans Le Présent quelques essais et de nouveaux vers; dans la revue Artiste il publie son étude sur Gustave Flaubert. Le deuxième volume de la collection de Poe est publié chez Michel Lévy : Nouvelles histoires extraordinaires. A la fin de l’année, le poète doit demander – c’est la deuxième fois déjà – au ministère de l’éducation un soutien financier. Il avoue dans la lettre à Aglaé Sabatier que tous les vers compris entre la page 84 et la page 105 du livre venant d’être publié était écrits pour elle.
1858	Baudelaire a un conflit grave avec le notaire Ancelle, son tuteur auquel il reproche l’empiétement indiscret sur sa vie privée. Au printemps de cette année il part à Corbeil où il fait des corrections de la traduction des œuvres de Poe, y imprimées pour l’éditeur Michel Lévy. En avril il publie le troisième volume des écrits de Poe Les Aventures d’Arthur Gordon Pym.
1859	Baudelaire commence à rendre visite à sa mère à Honfleur; ses relations avec elles se sont renouvelées et approfondies après la mort du beau-père. Pendant le séjour de février en 1859 il y a écrit Le Voyage, dédié à Maxime du Camp, l’ami de Flaubert et a publié la même année dans la Revue française. Jeanne Duval, gravement malade, protégée par le poète malgré la rupture.
1860	le 1er janvier Charles Baudelaire conclue avec l’éditeur August Poulet-Malassis le contrat sur la publication de son œuvre en quatre volumes (Les Fleurs du Mal – des Paradis Artificiels – Curiosités esthétiques – Etudes littéraires). Dans la moitié du mois de janvier une crise cérébrale, cette fois tout à fait momentanée. Au début de l’année, le poète a entendu des concerts de Wagner dans la Salle des Italiens. Le ministère de l’éducation lui verse un soutien – le quatrième – au montant de trois cents francs, motivé comme une prime spéciale pour ses études sur les arts plastiques. Il reçoit encore une autre prime littéraire en novembre de la même année.
1861	Deuxième édition des Fleurs du Mal, augmentée de trente cinq nouveaux poèmes; des poèmes retranchés ne sont pas intégrés. Bientôt à cette édition, une étude sur Richard Wagner est publiée dans la Revue Européenne et après comme une brochure indépendante. Nouvelle prime au montant de trois cents francs. D’autres symptômes cette fois plus menaçants de la vieille maladie. La situation mentale et matérielle du poète est catastrophique; cela n’empêche pas qu’il publie relativement souvent et il s’occupe des plans littéraires – pas réalisés. Essai échoué de la candidature à l’Académie.
1863	La faillite de l’éditeur Poulet-Malassis concerne aussi Baudelaire directement par l’annulation de l’édition de ses œuvres en quatre volumes en cours de préparation. En novembre il publie dans Le Figaro l’une de ses études les plus importantes dédiée au peintre et dessinateur de reportage Constantin Guys: Le peintre de la vie moderne. Michel Lévy paie au poète une somme forfaitaire de deux milles francs pour tous les droits d’auteur liés à l’édition en cours de finalisation des écrits d’E. A. Poe en cinq volumes.
1864	Départ du poète à Bruxelles le 24 avril. En mai, cycle de conférences échoué sur l’œuvre de Delacroix, la poésie de Gaulier et des effets des drogues. En juin, un nouveau essai d’organiser des conférences, cette fois aussi sans succès. Entre-temps à Paris, édition de sa traduction de l’essai de Poe Eureka comme le quatrième volume de la collection du poète américain.
1865	La situation de santé et matérielle de Baudelaire en Belgique est désespérante et – d’après Poulet-Malassis – il n’est pas capable de travailler. En juillet, le séjour de deux semaines à Paris et à Honfleur chez sa mère qui lui donne en disposition deux milles francs pour pouvoir payer au moins une parties de ses dettes chez August Poulet-Malassis qui est – hors la femme de Victor Hugo à laquelle il rend des visites à Bruxelles - (d’après le texte connu dans la dédicace) un seul être dont le sourire calmait sa tristesse belge. Michel Lévy publie Histoires grotesques et sérieuses, le dernier livre des traductions de Baudelaire des oeuvres complètes de Poe.
1866	En mars, Charles Baudelaire, accompagné par Poulet-Malassis, a rendu visite, comme l’année précédente, au dessinateur et graveur Félicien Rops à Namur. Lors de la visite de l’église de Saint-Loup, affligé par des états de vertige, il s’est effondré. Presque tout de suite il a une crise cérébrale grave, la moitié droite du corps est paralysée, la perte progressive et rapide du langage est survenue – aphasie qui ne l’a pas lâché jusqu’à la fin de ses jours. Le dernier livre, paru encore lors de la vie du poète Les Epaves a été publié comme l’édition exceptionnelle en deux cent soixante exemplaires. Le 2 juillet 1866, après presque deux mois de séjour à l’hôpital de l’ordre de Saint-Jean et Sainte Elisabeth à Bruxelles et après l’hébergement provisoire de quelques semaines à l’hôtel, la mère a ramené le poète à Paris. A partir du 4 juillet 1866 il était soigné à la clinique d’Emil Dumas à Chaillot. Une partie de frais à son hospitalisation – à la demande du groupe des amis littéraires, entre autres Banville, Leconte de Lisle, Sainte-Beuve et Mérimée – a été assumée par le ministère de l’éducation.
1867	Charles Baudelaire meurt le 31 août 1867 à 11 heures du matin: il a été enterré le 2 septembre au cimetière de Montparnasse. Le discours au-dessus de sa tombe a été prononcé par des amis Théodore de Banville et Charles Asselineau. L’éditeur Michel Lévy ayant en possession déjà tous les droits pour des traductions de Poe réalisées par Baudelaire, a acheté aussi dans la vente à la criée des droits pour tout l’ouvrage original du poète. Entre les années 1868 à 1870 il l’a publié la première fois intégralement en sept volumes.